Fin 2001, enregistrement, embarquement, vérification des portes opposées, une petite sieste, un film (je me souviens plus lequel, mais sans doute pas top), quelques courbatures et un super plateau repas... Tout ceci pour vivre mon premier petit matin à Cayenne. Après un peu de Malaisie, de Cameroun et de Gabon, me voici donc en Guyane, pour une année, où je suis venu en tant que VCAT (Volontaire Civil à L'Aide Technique) au sein de l'Office National des Forêts.
Je vous passerai les détails de cette superbe expérience (la Guyane est vraiment un DOM génial que je recommande sans réserve -
Voir site de l'office de tourisme), là n'est pas l'objet. Mais au delà de que tout ce que j'ai pu y vivre, c'est aussi ce voyage qui m'a remis le pied, ou plutôt l'œil, dans la photo.
La photo, j'y avais déjà goutté quand j'étais étudiant. Passionné par la botanique, j'avais alors décidé d'immortaliser certaines rencontres rares (et donc non collectionnables en herbier) par une photo. Cela s'est vite arrêté : mon budget d'étudiant ne me l'autorisait pas en ces temps de pellicules. Fort heureusement, la Guyane, mon salaire et le numérique m'ont permis d'y revenir.
Il était inconcevable que nous revenions de Guyane sans photos tant nous en prenions plein les mirettes en permanence (je dis "nous" car nous sommes partis avec ma compagne ; qui l'est toujours d'ailleurs ! ). Nous voici donc embarqués dans le choix et l'achat d'un appareil, le tout en Guyane, aux premières heures du numérique abordable ; pas simple (c'était aussi notre première commande via internet).
Notre choix s'est porté sur un Nikon Coolpix 990 qui montrait de vrais atouts pour la photo macro (ce qui m'attirait déjà, notamment du fait de mes activités naturalistes). Vraiment un bel appareil, qui nous a suivi partout. Ce sont mes toutes premières images numériques ; soyez indulgents, c'est la premières fois qu'elles sortent de leur cd-rom !
La Guyane, c'est un paradis ! Si ! Je vous assure ! Bon, sauf si votre trip c'est d'aller boire un verre face aux yachts de Saint-Tropez.
Haaa, je vous voir venir... Il est fou celui-là, ce doit être plein de serpents et d'araignées tueuses d'homme ! Et bé pas tant que cela, et même loin de là. Et pourtant, nous étions en forêt. Avec notre boulot, nous y passions le plus clair de notre temps ; avec souvent un départ le lundi matin pour un retour le vendredi suivant, avec nuits en carbet en pleine forêt au creux d'un hamac. Bon, je vais pas vous dire qu'il n'y en a pas, mais en tout cas, ces bestioles féroces ne sont pas derrières chaque tronc d'arbre ! Pas folles les bêtes, elles préfèrent se planquer ou ne pas bouger ; et là, vous pouvez courir pour les apercevoir ; des malines je vous dis ! Des serpents, vraiment dangereux, nous n'en avons croisé qu'une poignée, pas plus (nous avons tout de même eu la chance d'observer un anaconda et des caïmans de plusieurs mètres, il faut reconnaitre que c'est super impressionnant ! ). Mais on est bien plus embêté par les plus petites, alias fourmis, moustiques, guêpes (je n'ai jamais couru aussi vite de ma vie en forêt) ou tiques (nos tiques métropolitaines semblent soudain bien ridicules). Et il faut admettre que nos charmantes bêtes ne le sont pas toujours...
Les sujets macro y sont infinis. De plus, je les considérais déjà comme tel il y a 7 ans, alors maintenant, je ne serais plus où donner de la tête ! Fleurs, insectes, araignées, gouttes, dendrobates, écorces, mousses, y'a de tout, comme chez nous, mais en 10 fois plus. Et en plus, avec des couleurs, des formes, des attitudes inédites, auxquelles nous sommes peu habitués.
Mais bon, les sujets ne sont malgré tout pas si évidents à voir, car d'une part, comme les "grosses bêtes", les petites ont le fâcheux reflex de se planquer, et d'autre part, la vie, en forêt tropicale, se concentre surtout dans la canopée, à plus de 30m de haut ; autant dire que l'on y va pas tous les jours ! De plus, au delà de mon inexpérience photo du moment et de la qualité fort modeste de mon appareil, la photo en forêt tropicale regorge de difficultés : la chaleur, l'humidité constante, ou le manque de lumière (il fait très sombre) complexifie grandement la tâche.
J'aimerais pouvoir y retourner avec mon œil et mon matos actuels ; sait-on jamais, peut-être un jour.
A notre retour, j'avais ainsi contracté le virus de la photo (j'en avais aussi profité pour choper le paludisme, mais c'est une autre histoire). Pas de vaccin pour ça, et j'ai rapidement troqué le Coolpix contre un reflex, et ce fut le Canon D30 (qui, bien qu'acheté d'occas, avait bien amoindri le porte-monnaie ! haaa; le marche de l'occasion je mettais ainsi le pied dedans...), etc., etc., etc.